La Saint-Marc à Venise est une importante célébration religieuse du saint patron bien-aimé de la ville, Saint-Marc, qui est mort le 25 avril 68 après JC. Saint Marc était l'un des disciples du Christ et, selon Marc, l'auteur de l'Évangile.
La commémoration de saint Marc est également célébrée comme le jour de la libération, lorsque l'Italie a obtenu son indépendance le 25 avril 1945. C'est également le jour où les Italiens rendent hommage à leurs soldats morts au combat. Avant 1945, les Vénitiens célébraient le 25 avril comme le jour du bouton de rose, ou fête de la fleur de rose.
Le 31 janvier 828, deux marchands vénitiens, Buono da Malamocco et Rustico da Torcello, ont fait passer en fraude les vestiges de Saint-Marc à Venise. Les deux contrebandiers ont contourné les inspections turques en cachant les reliques dans un bouillon de porc. Les douaniers turcs, dégoûtés par l'odeur du porc, ne voulaient pas vérifier. Le stratagème des marchands ne fut jamais découvert. A cette époque, les reliques étaient très prisées et Malamocco et Torcello le savaient bien. Ce stratagème, combiné aux talents de relations publiques des deux hommes, entraîna le début du repeuplement de Venise, avec un exode des campagnes vers la ville.
Sous l'apparence du lion ailé, le corps de Saint-Marc fut idolâtré, et il fut plus tard nommé le saint patron de Venise.
Sous le règne de la Sérénissime, les Vénitiens et les Italiens fêtaient Saint-Marc trois fois par an. Le 31 janvier, le jour où la dépouille est entrée dans Venise grâce à Malamocco et Rustico. Le 25 juin 1094 est le jour où la relique est finalement transportée dans la basilique Saint-Marc. Aujourd'hui, les Vénitiens célèbrent la Saint-Marc le 25 avril, qui coïncide avec le jour de la libération.
Des histoires plutôt fascinantes sont liées à la commémoration de la Saint-Marc à Venise. Tout d'abord, l'histoire raconte qu'une tempête marine a failli submerger Venise en 1340. Pendant la tempête, un pêcheur qui s'abritait fut abordé par un chevalier qui lui demanda de l'accompagner. Le pêcheur accepta. Pendant qu'ils naviguaient, le chevalier a demandé au pêcheur de remonter deux autres chevaliers naufragés avant leur départ. Il semble que la tempête de Venise ait finalement été apaisée par ces trois chevaliers, qui n'étaient autres que saint Marc, saint Georges et saint Nicolas. Les saints ont offert au batelier une bague, qui a été remise au duc de Venise, Bartolomeo Gradenigo, pour qu'il la conserve avec d'autres trésors de Saint-Marc.
La deuxième tradition de la Saint-Marc, ou plus précisément de la fête de la rose en fleur, parle de romance, d'amour et de réconciliation. L'histoire commence par un rosier qui pousse près de la tombe de saint Marc. Basilio, l'un des marins marchands qui a livré la dépouille de Saint-Marc à Venise, a reçu ce rosier. Il l'a planté sur sa propriété, qui a ensuite été divisée en deux et dont les deux fils de Basilio ont hérité. La roseraie se trouvait en fait à l'intérieur des limites des deux propriétés. Les frères sont devenus rivaux et une querelle familiale a éclaté. La roseraie, qui représentait le mauvais sang des familles, s'est considérablement étiolée, tout comme les relations familiales, presque jusqu'à la mort. Puis, le 25 avril, plusieurs années plus tard, l'amour, tout comme le rosier, s'épanouit entre deux jeunes Vénitiens. Les deux jeunes hommes appartenaient à chacune des deux branches familiales en conflit et s'épiaient depuis un certain temps parmi les branches de ce même rosier. Il semble que le 25 avril, le jeune homme ait offert une rose de la roseraie à la jeune fille, montrant ainsi son amour aux familles et faisant la paix entre elles. De la querelle familiale à l'amour des deux jeunes gens, la roseraie a été la toile de fond de ces vicissitudes.
L'autre conte qui entoure le Festival della Rosa in Fiore à Venise décrit une histoire d'amour entre la noble Maria Partecipazio et le troubadour Tancredi. Tancredi était un roturier qui tomba amoureux de Maria et ce fut réciproque. Pour améliorer son statut social vénitien, Maria Partecipazio étant une noble, Tancredi s'est enrôlé dans l'armée vénitienne avec l'espoir de recevoir de grands honneurs au combat.
Malheureusement, il fut tué pendant la guerre contre les Arabes en Espagne, mourant sur un lit de roses épineuses. Sur son lit de mort, Tancredi supplia son camarade, Orlando Paladino, d'apporter un bouton de rose de son lit de mort et de le donner à Maria Partecipazio, en souvenir de son amour éternel.
La veille de la fête du saint patron de Saint-Marc, le 24 avril, Orlando arriva à Venise et, par respect pour la dernière volonté de Tancrède, donna la rose à Maria. L'histoire vénitienne raconte que Maria mourut le 25 avril, la rose posée sur son cœur brisé. Depuis lors, la rose représente l'amour et la romance, non seulement à Venise, mais dans le monde entier.
Alors que la Saint-Marc est célébrée dans le monde entier du 23 au 25 avril, Venise ne réserve qu'un seul jour à la commémoration du saint : le 25 avril. La journée commence par une messe célébrée à la basilique Saint-Marc. La journée se poursuit par des célébrations comprenant des danses, des concerts et même des carnavals.
Parmi les événements organisés à Venise, citons la Regata di Traghetti, une course de bateaux à laquelle participent des gondoliers qui transportent des passagers depuis les Giardini di Castello sur le Grand Canal jusqu'à la bouée de Santa Sofia. Le point d'arrivée se trouve près de la jetée de San Marco.
Peu d'attractions touristiques italiennes sont aussi romantiques que Saint-Marc et sa célébration. Toutefois, nous vous recommandons de rester jusqu'au 28 avril, date à laquelle commence un festival culinaire avec des produits typiques préparés par des restaurateurs locaux.
En profitant de la célébration du 25 avril à Venise, vous verrez des femmes portant des roses rouges individuelles offertes par leurs amants, maris, amis, fils ou frères. Faits ou légendes, ces événements signifient beaucoup pour les Vénitiens et sont au cœur culturel de leur tradition.